C’est en automne que j’ai trouvé en brocante dans les alentours de Bourges cette broche, enfouie dans une boite en fer sous des tas d’objets en tout genre comme des boutons, des médailles et des rubans…
Si vous êtes aussi un amateur de brocantes, c’est absolument dans ce genre de boites que vous devez chercher quelque chose, c’est le meilleur conseil que je puisse vous donner aujourd’hui !
J’aime particulièrement cette broche à cause de sa forme en rosace, qui me rappelle un peu de cadran d’une boussole.
Le décor réalisé avec l’accumulation de petits morceaux de verre étirés, me plait énormément tout comme la finition laiton. C’est ce qui m’a attiré lorsque je l’ai trouvé et je n’ai pas hésité à me l’offrir pour 2 euros.
Au fil de cette lecture vous comprendrez pourquoi.
Cette broche décorée d’une micro-mosaïque smalti filati s‘est avérée être en fait un petit bijou de l’époque Victorienne. Je n’en avais jamais vue d’aussi fine et soignée que celle-ci auparavant. La majorité des objets en micro mosaïque que j’ai pu voir étaient plutôt grossiers et sur des bases en laiton doré ou argenté.
Je me suis rendu compte que les bijoux de ce type sont plus rares. Il est difficile de se rendre compte des dimensions, mais les micro plaquettes de verre ici, ne font pas plus de deux millimètres pour les plus grandes et moins de la moitié d’un millimètre pour les plus petites.
Après mes nombreuses recherches et comparaisons, j’en ai déduit que cette broche datait de l’époque victorienne de par son sertissage et les motifs des micro canes de verre. Malheureusement, la broche ne comporte aucun poinçon et il manque quelques tuiles de verre dans l’un des six compartiments pointus. Ce qui lui fait certainement perdre de la valeur.
Mais pour moi, avoir un petit trésor du 19 -ème siècle entre les mains me comble déjà, j’adore, tout simplement.
Il y a vraiment matière à s’intéresser de plus prêt à cette technique qui est tout à fait liée au travail du verre au chalumeau, puisque pour réaliser les morceaux de verre, il faut reproduire les mêmes gestes que pour la fabrication de murines, en moins complexe.
Moins complexe ne veux cependant pas dire plus facile. Après avoir composé le motif souhaité, il faut l’étirer de la façon la plus fine possible et la difficulté se trouve dans cette étape-là. Car conserver un motif net comme les formes triangulaires, sur un morceau de moins d’un millimètre de large, n’est vraiment pas évident surtout si l’on veut conserver des couleurs prononcées et bien distinctes.
Beaucoup de pièges sont donc à éviter et à contourner dans cette technique.
Vers 1727 l’art de la micro-mosaïque apparaît grâce à deux artistes : Cesare Aguatti et Giacomo Raffaelli qui avec la confection de minuscules morceaux de pâte de verre issus d’un mélange d’émaux portés à fusion, réalisent des mosaïques miniatures.
Entre le 18 ème siècle et le 19 ème siècle, cette technique permettait surtout de rapporter de voyage des reproductions de paysages Italiens, avec le temps et la demande qui augmentait, les pièces ont malheureusement perdues de leur finesses. Cependant de nombreuse Ladies, ont pendant l’époque victorienne reçues de magnifiques cadeaux sous formes de broches, de pendentifs, de boucles d’oreilles ou de bracelets.
Cette technique avait réussi à franchir le cap de la décoration souvenir pour prendre place dans la parure de ces dames, car la réputation de ces bijoux n’était plus à faire et cette technique était hautement considéré. Vers 1860, les artisans de Murano développèrent un style bien identifiable par le travail de couleurs vives et de motifs floraux, que je trouve particulièrement bohème.
Cette technique n’a absolument pas disparue et revient même sur les devant la scène, enfin pas n’importe quelle scène ! Le luxe s’est intéressé de très prêt à la micro mosaïque ces dernières années, notamment Piaget Altiplano pour la décoration du cadran d’une montre mais aussi Dolce & Gabbana, pour la décoration de lunettes de soleil.
Les créations sont magnifiques. C’est un travail extraordinaire et je félicite les petites mains qui ont réalisé ces pièces exceptionnelles, ces petites mains qui travaillent toujours dans l’ombre et qui pourtant font la réputation de ces grandes maisons.
J’espère un de ces jours m’atteler à la confection de ces micro canes de verre afin de restaurer cette broche, j’aimerais également la nettoyer. Je vais donc me renseigner sur la façon de procéder pour rafraîchir cette superbe broche et tenter d’en connaitre davantage sur la micro mosaïque de l’époque victorienne.
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à me le faire savoir en commentaire.
Sinon, bonne flamme !
Nathalie.